Emmanuel Macron a nommé Élisabeth Borne au poste de Première ministre, en remplacement de Jean Castex et l’a chargée de former un nouveau gouvernement. « C’est le choix de la compétence au service de la France, d’une femme de conviction, d’action et de réalisation », a commenté l’Élysée auprès de l’AFP. « Elle a la culture de l’Etat, du territoire et de l’entreprise » et a démontré « sa capacité à mener des réformes ». « La transition écologique est au cœur de son engagement » et c’est « une femme de gauche avec un engagement social, notamment pour la jeunesse, avec l’apprentissage et le contrat d’engagement jeunesse ».
Un profil plus « techno » que politique
Agée de 61 ans, elle est la deuxième femme nommée à ce poste depuis Edith Cresson en 1991. Membre du gouvernement pendant toute la durée du premier quinquennat d’Emmanuel Macron, elle a été chargée des Transports, ministre de la Transition écologique et solidaire et enfin ministre du Travail, de l’Emploi et de l’Insertion à compter de juillet 2020.
Ingénieure de formation, diplômée de Polytechnique, elle a successivement occupé des postes de haute-fonctionnaire au ministère de l’Équipement et de conseillère à l’Éducation nationale, avant de rejoindre la SNCF comme directrice de la stratégie puis la mairie de Paris comme directrice générale de l’Urbanisme. Ancienne directrice de cabinet de Ségolène Royal, elle fut également préfète de la région Poitou-Charentes et présidente-directrice générale de la RATP jusqu’en 2017. Jamais élue, Élisabeth Borne avait annoncé sa candidature aux législatives de juin dans le Calvados.
Aile gauche de la macronie
Longtemps proche du PS, elle se définit elle-même comme « une femme de gauche » plaçant « la justice sociale et l’égalité des chances » au cœur de ses combats. Elle a voté pour Emmanuel Macron dès le premier tour de la présidentielle de 2017 avant de rejoindre La République en marche (LREM). Depuis 2020, elle est aussi membre de Territoires de progrès, parti fondé par Jean-Yves Le Drian et Olivier Dussopt, eux aussi au gouvernement lors du premier quinquennat d’Emmanuel Macron, et qui regroupe d’anciens socialistes dont Olivier Véran.
Au ministère du Travail, Élisabeth Borne a notamment dû gérer le très contesté dossier de la réforme de l’assurance chômage, dénoncée unanimement par les syndicats. Présentée en mars 2021 dans une version « adaptée » à la crise, elle est pleinement entrée en vigueur en décembre, après avoir été un temps suspendue. À son actif également, le plan « Un jeune, une solution » présenté dès juillet 2020 qui a mobilisé une palette de dispositifs pour l’emploi, dont des aides massives à l’apprentissage, pour éviter une « génération sacrifiée ». Elle avait aussi hérité de l’explosif dossier des retraites, même s’il avait été remisé.
Dans les couloirs des ministères où elle a officié, on rappelle qu’elle fut surnommée « Borne out » pour la sa dureté supposée envers ses collaborateurs, un jeu de mots avec le « burn out », ou syndrome d’épuisement. « C’est une nouvelle ère qui s’ouvre », a commenté Jean Castex qui a présenté sa démission au chef de l’État en fin d’après-midi. Dans Le Parisien, dimanche, Jean Castex avait affirmé partir « sans remords, ni regret » après 20 mois à Matignon.
Source : France Bleu