Le Premier ministre guinéen Amadou Oury Bah a reçu mardi à Conakry une délégation de haut niveau de la Société des Mines de Fer de Guinée (SMFG), conduite par son président du conseil d’administration, Robert Adam, et composée notamment de l’ancien président sud-africain Kgalema Motlanthe et de l’ex-ambassadrice des États-Unis en Guinée Patricia Moller.
La rencontre, tenue au Palais de la Colombe, intervient au lendemain du conseil d’administration annuel de la SMFG, qui s’est déroulé lundi dans la capitale guinéenne.
Cette session, organisée en format hybride, a permis de faire le point sur l’état d’avancement du projet Kon Kweni, un vaste projet d’exploitation du minerai de fer sur le mont Nimba, dans la préfecture de Lola (sud-est de la Guinée), à la frontière avec la Côte d’Ivoire et le Liberia.
Durant l’audience avec le chef du gouvernement, les responsables de la SMFG ont présenté les prochaines étapes de développement, notamment le passage imminent à la phase de pré-construction, et ont réaffirmé leur volonté de faire du projet un levier de transformation économique pour la Guinée.
« Le projet Kon Kweni est conçu comme un catalyseur de croissance inclusive pour la région et au-delà », a souligné Robert Adam, qui a estimé que les retombées économiques pourraient atteindre jusqu’à 30 milliards de dollars sur trois décennies pour l’État guinéen.
Le Premier ministre a salué l’approche stratégique de la SMFG et a exprimé son intérêt pour une communication technique plus détaillée, notamment sur les plans opérationnels, les dispositifs environnementaux et les mécanismes d’intégration communautaire.
Selon le Directeur général de la SMFG, Oumar Pathé Sylla, les travaux préparatoires avancent, avec des études d’impact environnemental et social en cours, dont les résultats sont attendus pour le second semestre 2025.
Il a également rappelé que la première phase du projet prévoit l’extraction du minerai et son transport par voie routière, en attendant le développement d’un corridor ferroviaire dédié.
Inscrit dans une zone classée au patrimoine mondial de l’UNESCO, le projet Kon Kweni nécessite une coopération étroite avec les communautés locales, les autorités nationales et les partenaires internationaux.
« Ce projet se veut exemplaire. Il conjugue impératifs de durabilité, respect de la biodiversité et valorisation des compétences locales », a affirmé M. Sylla, qui plaide pour l’institutionnalisation du conseil d’administration annuel en Guinée.
L’ancien président sud-africain Kgalema Motlanthe a salué une initiative à fort potentiel régional :
« Kon Kweni n’est pas seulement un projet minier, c’est une plateforme de développement qui peut rayonner sur toute la sous-région. », a indiqué M. Motlanthe.
De son côté, Patricia Moller a insisté sur l’importance du développement humain dans la stratégie de la SMFG :
« Former, éduquer et impliquer les populations locales est une condition essentielle à la réussite de ce projet. », a-t-elle rappelé.
Dans un contexte de transition politique et de refondation économique, le projet Kon Kweni s’affirme comme un axe structurant de la stratégie nationale de développement, complémentaire d’autres chantiers miniers majeurs comme Simandou.
Par son positionnement, sa gouvernance partagée – incluant l’État guinéen – et ses ambitions sociales et environnementales, Kon Kweni illustre une nouvelle génération de projets miniers, où la rentabilité rime avec responsabilité, transparence et création de valeur partagée.
Boua King